Franck Ayroles, né en 1975, est un plasticien professionnel, originaire de Saint-Nazaire et actuellement installé à Niort.
Il étudie d’abord dans la publicité et le cinéma, travaille comme chef décorateur sur plusieurs moyens-métrages dont un avec l’acteur Philippe Lemaire.
En 1998, il se consacre à la peinture, passion qui le suit depuis son plus jeune âge. En 2001, Franck Ayroles part vers d’autres horizons dont plusieurs longs séjours à Madagascar avec les Alliances Françaises.
En 2003, le château de Bressuire lui consacre une rétrospective. En 2004, le Conseil Général des Deux-Sèvres lui commande la création d’un trophée sportif sous le parrainage de Dominique Rocheteau. Il crée une installation itinérante composée de grands tableaux de deux mètres de haut qui, depuis 2005, parcourt l’hexagone en passant par des lieux prestigieux et soutenu par le Centre des Monuments de France, les musées et les centres culturels.
À plusieurs reprises invité sur nos petits écrans dans l’émission de France 2 présentée par Catherine Ceylac, aux côtés de Fanny Cottençon, Anne Hidalgo, Fadela Amara en 2006, avec Ariane Ascaride en 2008, Elisabeth Badinter en 2010 et le professeur René Frydman en 2012. En 2007, un éditeur lui consacre un ouvrage intitulé « Femmes » parcourant ses dix années de créations. En 2010, il organise avec la MAIF un concours d’écriture pour le sujet de son deuxième livre « Mamans » préfacé par l’actrice Isabelle Carré.
En 2015, sort son troisième ouvrage « Souvenirs d’enfance » avec la collaboration de Zazie et Stéphane Bern.
Il voue une grande partie de ses peintures et sculptures aux femmes symboles de la féminité et de la maternité. Mystérieuses et imaginaires, ces femmes ont toutes des traits communs : elles ne possèdent pas de visage, leurs vêtements sont très colorés et leurs courbes prononcées.
« Quand j’étais gamin, je voulais être designer. J’ai continué à dessiner, mais toujours avec la volonté d’aller à l’essentiel dans mon trait. Dans un premier temps, seul le corps ou plutôt l’apparence de mes personnages m’importe, leurs démarches et leurs déterminations sont mes principaux alliés. Que ce soit dans un sens ou dans un autre, elles ont choisi de prendre une direction, montrent leurs volontés de toujours avancer en donnant l’apparence d’être sûr d’elles. Une certaine sérénité se dégage dans l’attitude. Tout cela a évidemment un sens pour moi. Elles choisissent d’affronter le quotidien, d’assumer leurs choix. Elles sont aimantes, mamans, sœurs, copines, coquines… Elles ne sont certainement pas parfaites. Elles veulent juste vivre libres. »
Franck Ayroles révèle que ce choix de sujet n’est pas dû au simple fruit du hasard. Ses tableaux et sculptures dévoilent son histoire. Au début, il peignait des couples sombres et nostalgiques suite à la perte de ses parents. Lorsqu’il a rencontré sa femme, il a souhaité lui rendre hommage en peignant des femmes très colorées, multiculturelles, métissées, gaies et lumineuses comme elle.
Le désir de fonder une famille l’a conduit à reproduire la maternité avec des femmes enceintes. Puis, il fait évoluer ses personnages au rythme de sa vie personnelle en représentant la relation mère-enfant, conséquence de la naissance de son premier enfant.
Il joue avec les volumes, la géométrie et les couleurs. Le titre de ses peintures est un prénom afin d’offrir à celui découvrant l’œuvre une liberté totale de ressenti et d’expression.
Le parti-pris de se livrer sincèrement dans ses peintures lui a permis de garder une unité de style. De cette manière, il touche aussi l’intimité de chacun. Les spectateurs se confrontent aux thèmes universels de la féminité et de la maternité et sont amenés à rapporter ces réalités à leur vie personnelle et intime. Ainsi, Franck Ayroles stimule l’échange entre l’œuvre et le spectateur et crée une relation particulière voire exclusive entre les deux.
De la maquette à la conquête de Niort
À l’été 2015, l’artiste soumet à l’avis populaire son œuvre en exposant une maquette au cinéma CGR de Niort. Après plus de 3000 messages encourageant sa démarche, il part à la recherche de mécènes pour financer son installation.
Mais, fin 2016, les Dames de la Brèche sont au point mort malgré une promesse de 10.000 € faite par le conseil de quartier du centre-ville sur les 60.000 € de coût prévisionnel.
Le projet est relancé fin 2017, avec la campagne d’un financement participatif proposant que les noms des plus généreux donateurs soient peints sur la robe d’une des dames.
Le budget est enfin bouclé en juin 2018 grâce à la subvention du conseil de quartier, à la souscription sur ulule.com et aux soutiens de partenaires professionnels pour la logistique et la prise en charge de certains matériaux.
Franck Ayroles émet le souhait que le groupe de sculptures soit posé en haut de la Brèche, entre les deux émergences. Mais, il essuie un refus de l’architecte Jean-François Milou au motif qu’il couperait la perspective entre la rue Ricard et l’avenue de Limoges. En 2018, l’architecte des bâtiments de France donne son accord pour une implantation place du Temple, mais, par manque de recul suffisant, l’idée est avortée. Finalement, la sculpture sera dévoilée le 30 novembre 2019, à l’angle de la rue du 14-Juillet et de l’avenue des Martyrs de la Résistance avec, derrière elles, la perspective des jardins de la Brèche.
Pour la conception de l’œuvre, l’artiste a composé une équipe de compétences, de personnes qualifiées dans des domaines très éloignés de l’art, mais pouvant s’adapter facilement aux exigences techniques et sécuritaires pour une monumentale. Il est accompagné dans cette aventure par son ami Fabien Nourrisson habitué à collaborer avec de grands noms de l’art comme le sculpteur Etienne ou encore l’artiste Richard Texier.
Quant à la réalisation du banc en acier galvanisé, mesurant près de 4 m de long sur une largeur de 80 centimètres, Franck Ayroles s’est associé à la Tôlerie Forezienne, filiale de l’entreprise Poujoulat située près de Saint-Etienne, spécialisée dans le mobilier urbain.
TF a également conçu toute la structure en inox positionnée à l’intérieur des deux sculptures afin de consolider les éléments, ainsi que le chapeau conçu dans le même matériau. Son armature a été renforcée en résine fibrée par Art Pro Composite basé au parc économique de Rorthais.
Les Dames de la Brèche
Cette sculpture urbaine représente deux femmes multiculturelles de deux mètres vingt de haut assises sur un banc.
Cette œuvre est hautement symbolique puisqu’elle évoque l’échange, la communication entre les peuples, les communautés, la tolérance symbolisée par deux femmes de couleurs différentes qui conversent. Elles réunissent les deux hémisphères nord et sud.
Cette sculpture a une importance considérable dans ma vie artistique car elle résume ce dont je défends à travers mon travail depuis plus de 25 ans
Ces dames invitent le passant à s’assoir avec elles, pour une pause, une discussion ou une photo. Ses dames sont un repère original en haut des jardins de la Brèche.
Depuis son installation et grâce aux réseaux sociaux, les clichés des « Dames de la Brèche » voyagent dans le monde entier et fait connaître un peu plus la ville de Niort.
Thématiques