Deyrançon ou la Guerre des boutons
En 1402, Dey-Rançon était alors la commune la plus vaste du département. Relevant de l’élection de Saint-Jean-d’Angély et de la généralité de La Rochelle, elle est composée de nombreux hameaux (Prin, le Petit-Breuil, la Grange…) et fermes. Après la Révolution, les deux principaux villages sont réunis pour former Deyrançon avec plus de 1.000 âmes. Mais, tout au long du XIXème siècle, une forte rivalité s’installe entre les habitants du marais tourbeux et de la plaine viticole. La mairie est ingouvernable, si bien que le Petit-Breuil devient chef-lieu de la commune en 1856. Pour mettre fin aux querelles, les Prinois réclament l’année suivante la construction à Dey d’une mairie et d’une école. En 1903, par arrêté du Conseil d’Etat, Deyrançon est divisée en Prin-Deyrançon et Le Petit Breuil-Deyrançon avec usage commun de l’église et du cimetière de Notre-Dame de Dey qui matérialisent aussi la frontière territoriale entre les deux nouvelles communes. En 1971, est concrétisé le projet de rattachement du Petit-Breuil à Mauzé-sur-le-Mignon. Jusqu’à la Grande Guerre, la Quarantaine, célèbre fraise des bois cultivée sur le pourtour des tourbières de Prin, était ramassée par les femmes, puis expédiée à 10 centimes le panier par le rail dans les restaurants parisiens. Ce paisible bourg, situé entre Niort et La Rochelle et arrosé par 12 km de cours d’eau, fleure bon la campagne et invite à de longues promenades dans sa proche plaine et à la visite de l’église romane Notre-Dame de Dey rappelant la ferveur religieuse de ceux qui cultivaient ces terres riches et fertiles.
Que voir à Prin-Deyrançon ?
01. L’église Notre-Dame de Dey
Le toponyme Deyrançon, du latin Dei (Dieu) et du prélatin Rançon (rocher), signifie rocher de Dieu. Reliée au sud du village par un pont, Notre-Dame de Dey, isolée dans la plaine au fond d’une légère dépression, est entourée de son cimetière et d’une enceinte fortifiée aux murs épais et aux tours à archères certainement en raison de son ancienne vocation d’ étape jacquaire située entre le Poitou et l’Aunis. Cette dernière est rénovée par une équipe de jeunes européens d’après les plans de la matrice impériale de 1811. Incendiée plusieurs fois, l’ église romane est reconstruite par morceaux. Une ligne trois fois brisée est visible sur le chevet du chœur. Sa façade occidentale du XVIIème siècle est percée d’une porte au cintre brisé, flanquée de deux pilastres, surmontée d’un oculus polylobé et encadrée d’un modeste contrefort à gauche et d’un contrefort plus haut à droite supportant un petit clocher carré coiffé d’un toit d’ardoises en pavillon.
Contre les vents d’Ouest et les bises du Nord ; Son chevet se courbant sous les lourds contreforts ; Massif, il se tapit et s’accroche à la plaine ; Et si tu veux, Passant, sentir ton cœur gardé ; Si la force te manque, en la tempête humaine ; Dans l’ombre viens prier N-D de Dey.
À voir à l’intérieur
Trois chapiteaux historiés (Daniel assis avec deux lions lui léchant les pieds, pattes de lions posées sur la tête barbue du prophète et femme mordue aux seins par des serpents et aux mains par des diables), fonts baptismaux (grande cuve ovale complété par un petit bénitier), pierres tombales de la famille des seigneurs du lieu, grande croix en bois, plaque des morts 14-18 de Prin-Deyrançon et du Petit-Breuil.
À voir dans le parc
Les vestiges d’un hameau disparu (mairie, école et métairie).
Autres curiosités à voir :
- Les lavoirs
- Les tourbières alcalines du Prin
- Les cinq arbres classés arbres remarquables des Deux-Sèvres (févier sans épines, if commun, micocoulier de Provence à Notre-Dame de Dey et deux platanes au logis de Grange – privé).