Situé sur une hauteur avec son clocher émergeant d’un bouquet de verdure et ses maisons blanches s’étageant sur le coteau, le bourg de Saint-Etienne-la-Cigogne, arrosé par le Mignon, apparaît comme un havre de fraîcheur et de calme. En 1798, la petite commune rurale prend définitivement son nom actuel. Son appellation* découlerait des poulies avec levier dites “cigognes” dont les puits, citernes, mares et cours d’eau du pays étaient jadis munis**.
La paroisse, citée en 1100, se crée lors du défrichement de la forêt de Chizé. Des franchises sont accordées par le comte de Poitiers afin d’attirer de nouveaux habitants. Placée sur les chemins royaux, Saint-Etienne-la-Cigogne est au XVIème siècle un lieu de passage des troupes protestantes ou catholiques. Avant le phylloxera, la plus grande partie de la commune est recouverte de vignes produisant un vin blanc dont est tirée une eau-de-vie aussi bonne, dit-on, que celle de Cognac. En 2018, elle fusionne avec Prissé-la-Charrière, Belleville et Boisserolles pour former la commune nouvelle de Plaine d’Argenson et en devient une commune déléguée dont le chef-lieu est Prissé-la-Charrière.
*Ou bien un pilori de justice portant parfois le nom de “cigogne”. À mettre en relation avec celui du saint patron de la paroisse.
**Système de puisage à balancier : dispositif élévateur reposant sur le principe du levier appuyé en son milieu sur un pivot et portant un récipient à un bout et un contrepoids à l’autre. Il suffisait de faire varier le poids d’un des bras du balancier pour impulser à ce dernier un mouvement de bascule.
Que voir à Saint-Etienne-la-Cigogne ?
01. L’ancien logis de Saint-Etienne
Maison bourgeoise du XVIIIème siècle. Le blason des de la Lande, seigneurs du fief de 1599 à 1790, est sculpté sur le linteau d’une servitude, qui est peut-être l’ancienne porte principale du logis.
02. L’église Saint-Etienne
L’église en bois, ruinée au XIème siècle, est réédifiée par le prieuré le siècle suivant, puis à moitié détruite en 1569 par les huguenots. Des réparations sont réalisées aux XVIIème et XVIIIème siècles. Convertie en grange et remise en 1799, elle est remise en état au début du XIXème siècle grâce en partie aux dons de la duchesse d’Angoulême. En 1914, elle est l’un des premiers édifices classés dans les Deux-Sèvres.
À voir : Le clocher-mur, le chevet reprenant le décor de l’église d’Aulnay-de-Saintonge, le contrefort nord renfermant un charnier de forme octogonale rempli d’ossements humains. Placée sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, la paroisse recevait dans ses deux aumôneries les malades et les pauvres du pays, ainsi que les pèlerins.
Autre curiosité à voir :
- La croix hosannière du cimetière