Situé au sud des marais et au milieu d’une langue de plaine sillonnée par les vallées de nombreux cours d’eau, Mauseacum, Mauzé en latin, signifie placé au milieu des eaux. A la croisée du Poitou et de l’Aunis, à l’extrémité sud des Deux-Sèvres et limitrophe de la Charente-Maritime, un péage œuvre sur les rives du Mignon de l’époque gallo-romaine jusqu’en 1724. Bâtie sur une colline, à l’est du château seigneurial, la cité médiévale est bien munie et fortifiée avec fossés, ponts-levis et deux portes fermant à leurs extrémités une rue étroite et tortueuse. La muraille urbaine, qui protège deux églises et plusieurs prieurés, est démolie en 1542 afin de ne plus payer au trésor royal la lourde contribution due par les villes fortifiées. Au XVIIème siècle, les protestants sont nombreux et puissants (le baron Gillier, seigneur de Mauzé, la plupart des hommes de loi, des marchands et des artisans). De 1682 à 1685, le maître d’école Jean Migault se réfugie au Breuil-Barrabin, quartier de Mauzé, près du temple, où il enseigne et rédige, dit-on, une partie de son célèbre journal. Mais, face à l’arrivée des dragons de l’intendant Demuin, il s’enfuit par le lit à sec de la rivière et se cache dans les bois dans un premier temps… Traversée par la Route Royale Poitiers-Rochefort, la petite ville, devenue le 61ème relais de la poste aux chevaux, renaît au XVIIIème siècle en développant le commerce des vins et des eaux-de-vie. Mais, la crise du phylloxera force beaucoup de tonneliers et de charrons à émigrer à la fin du XIXème siècle. Avec le progrès de l’agriculture et de l’élevage, s’implantent alors des minoteries et des coopératives laitières. Après 1945, de nouveaux quartiers apparaissent : la Gare, le Perroquet, Lagain, la Filerie, la Pierrière… Au début des années 70, une maison de retraite, un nouvel établissement scolaire (aujourd’hui collège René Caillié), une piscine municipale sont construits et le Petit-Breuil-Deyrançon est rattaché à Mauzé. Aujourd’hui, la paisible commune ressemble à une amande bordée par le chemin de fer et la rocade de contournement de la RN 11 (la voie royale des transhumances estivales vers les îles charentaises). En 2018, elle obtient les labels Terre saine (3 papillons) et Village fleuri (1 fleur) ; en 2019, celui de Territoire bio engagé.
Que voir à Mauzé-sur-le-Mignon ?
01. Le port et le halage du Mignon
Le seigneur de Mauzé fait trancher des terres en 1315 pour créer un port. Courroucés par cette concurrence directe, les notables de La Rochelle supplient le roi Louis X le Hutin d’en défendre le creusement. Quelle est sa réponse ? Nul ne sait ! En 1714, l’ingénieur ordinaire et géographe du roi Claude Masse visite le port de Chaban et de Mauzé qui est menacé de ruine par le desséchement des marais de Vix et de Choupeau. Un projet de canal, de halage et de cale pavée est examiné en 1808 par Napoléon 1er à Bayonne. De 1843 à 1845, le canal du Mignon est aménagé de l’écluse de Bazoin jusqu’au port de Gueux (près de Sazay), puis prolongé de 1880 à 1883 jusqu’à Mauzé pour relier la commune à la mer par la Sèvre Niortaise et permettre le transport par gabare et chaland de bois, vins, farines, produits maraîchers et étoffes. Il est inauguré en 1886. Rapidement concurrencé par le rail, puis la route, le plus grand port de la Venise Verte est bientôt abandonné. Un trafic y règne jusqu’en 1923. En 1996, il est réhabilité dans le cadre des Grands Travaux du Marais poitevin, mais demeure inaccessible aux bateaux puisque le canal est actuellement navigable de Bazoin jusqu’à un peu en amont de La Grève-sur-le-Mignon.
02. L’explorateur René Caillié (Mauzé-s.-le-Mignon, 1799-Pont-l’Abbé -d’Arnoult, 1838), découvreur de Tombouctou la mystérieuse
Ce fils de bagnard, explorateur dans l’âme et ethnologue avant l’heure, vit pendant un an avec les Braknas (tribus mauresques du Sénégal), puis parcourt le Fouta-Djalon (massif montagneux de Guinée). Le 20 avril 1827, caché sous des sacs au fond d’une pirogue, il atteint Tombouctou (Mali) et devient le premier voyageur européen à y revenir vivant. Son buste en bronze est érigé dans sa ville natale en 1842, une BD intitulée René Caillié ou le triomphe de la volonté est éditée en 1942, puis un monument à sa gloire est inauguré en 1949. Les Fêtes René Caillié le célèbrent en grandes pompes encore aujourd’hui.
Autres curiosités à voir :
- Les deux tours du château du XIIIème siècle (privé) et quelques pans de la muraille le long de la Bretagne (bras secondaire du Mignon – origine inconnue)
- L’église Saint-Pierre (tabernacle en bois doré réalisé à la fin du XVIIème siècle par le rochelais Brossard de Beaulieu et classé en 1978)
- Les venelles du bourg (rue du Doué, chemin des Tapes, des Jardins du Roi et des douves sur les bords du Mignon non canalisé)
- L’allée de peupliers et le parc de l’ancien Moulin à Drap (privé)
- Le Vieux Moulin (ancien moulin seigneurial hors service)
- Présence de deux statuettes de pierre sur sa façade dont la légende dit qu’elles représentent Mauzé et sa femme
- Le champ de foire et son kiosque à musique
- La piscine communautaire Les Colliberts : Un espace de loisirs et d’apprentissage de la natation au sud-est du territoire et un équipement à l’heure du développement durable
- La tyrolienne de 22 m de long, implantée sur le site du port de Mauzé. Destinée aux jeunes de 6 à 14 ans. Sur place, bancs et tables sont présents pour accueillir les adultes chargés de la surveillance des enfants.
Les grands rendez-vous à ne pas manquer à Mauzé-sur-le-Mignon
Fêtes René Caillié
Les Fêtes René-Caillié, à Mauzé-sur-le-Mignon, sont célébrées depuis 1842, en mémoire de l’enfant du pays « vainqueur de Tombouctou », le 4e dimanche de juin. Au programme : animations, concerts, course à pied “Les Foulées René-Caillié”, manèges et feu d’artifice…