Remontons le temps pour percer l’histoire de Niort et découvrir la place qu’elle occupait autrefois. Son passé riche et captivant a façonné l’identité de la ville telle que nous la connaissons aujourd’hui. La Sèvre Niortaise a joué un rôle crucial dans son développement et a contribué à sa transformation actuelle. Les vestiges de son héritage médiéval se manifestent entre autres à travers ses ruelles étroites, ses maisons à colombages et son imposant Donjon.


De tradition commerçante

1203 est une date importante pour la ville car Niort devient une des premières communes de France, ce qui veut dire qu’elle est administrée par un maire. Elle consacre Niort comme cité marchande dotée de privilèges royaux de libertés commerciales de franchises d’impôts.

La navigabilité de la Sèvre Niortaise

La Sèvre Niortaise, navigable, joue un rôle déterminant dans l’essor économique de la ville du Moyen Âge au XIX siècle. Entre les plaines du Poitou, les vignobles de Saintonge et le plat pays d’Aunis, Niort est une zone de passage importante grâce à son port protégé par le château.

Virginie Pegoraro

La Sèvre Niortaise

Traverse Niort, puis descend dans le Marais Poitevin dont elle forme la principale artère hydraulique.

Au XIII siècle, la ville sort de sa seule fonction militaire pour acquérir un rôle commercial de premier plan, grâce à la Sèvre dont le cours s’allonge vers l’Ouest, à mesure que le marais se forme en se comblant.

Niort s’unie à Saint-Jean-d’Angély et La Rochelle pour former un arc économique afin d’ exporter au loin des produits en toute sécurité. La vieille ville est ceinturée de remparts afin de mieux contrôler et taxer l’entrée et la sortie des marchandises (vin, étoffes, draps, huile de poisson, peaux…).

Alphonse de Poitiers, fait construire la grande halle couverte (dans la rue Victor Hugo actuelle) car Niort développe son commerce avec les Flandres et l’Angleterre. On dira même sous Jean Le Bon, en 1354, qu’elle est la « plus grande et la plus belle cohue du royaume ».

Les foires également sont réputées. En 1445, Charles VII affranchit de tous droits impôts les trois foires qu’il décrète franches et royales. En 1466, Louis XI proclame la ville marchande et commerçante et en 1565, Charles XI de passage à Niort avec sa mère Catherine de Médicis lui donne un nouvel essor en instituant une cour consulaire, une des premières de France, afin d’arbitrer les conflits entre marchands et acheteurs.

L’activité portuaire est performante jusqu’en 1722, 26 bateaux circulent par jour entre Niort et Marans.

Les Poitevins établis en Nouvelle–France à partir de 1608, conservent des liens avec leurs terres d’origine et acheminent via la Sèvre des peaux vers les chamoiseries niortaises, une industrie prospère, avec la fabrication des gants de luxe et des pièces d’uniforme pour l’armée.

Mais la perte du Canada en 1763 et le mauvais état de la Sèvre et du port viennent bouleverser le commerce.

En 1808, Napoléon 1er, lors d’une visite à Niort, constate que les chamoiseries disposent d’installations vétustes et insuffisantes. C’est ainsi que naîtra le quai de la Régratterie et l’aménagement du bassin du port afin de faciliter l’accès à la Sèvre aux mégissiers.

Cette même année, la Sèvre Niortaise sera décrétée voie navigable d’intérêt général. Le cours du fleuve devra être libre et entretenu de Niort à la mer. La batellerie niortaise périclite avec l’arrivée du chemin de fer en 1856, l’envasement de la Sèvre et les inondations périodiques qui contrarient la circulation des bateaux. La deuxième guerre mondiale mettra un terme à la navigation fluviale.

Le commerce façonne la physionomie de la ville

L’une des plus grandes places de l’Ouest

En 1745, le maire de l’époque, Rouget de Courcez (cousin de Rouget de Lisle) a pour projet de transférer les 4 foires de la ville au lieu-dit la Brèche, pour des mesures d’hygiènes publiques et les rapprocher des axes de communication. C’est ainsi, que la place de la Brèche verra le jour, et deviendra un lieu de fêtes foraines, d’expositions artistiques, de matériel agricole et industriel et un espace de promenade.

3 ports et 3 Halles seront ainsi construits au fil des années

On peut admirer aujourd’hui les Halles de style Baltard (la première génération des halles métalliques en province) construites entre 1867 et 1871 et inscrites à l’inventaire des monuments historiques en 1987.  La tradition commerciale perdure et la vie foisonne tous les jours de la semaine, même les jours fériés (excepté le lundi).

Les deux frontons au-dessus des portes d’entrées principales représentent deux allégories : Mercure (le dieu romain du commerce, des voyages et des voleurs) et Cérès, la déesse romaine de l’agriculture.

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Quelques fleurons industriels niortais… passés et encore présents !

Filière automobile

Du XIX au XX siècle, le territoire connaît un renouveau économique grâce à la filière automobile avec les automobiles Barré, les cars Brivins et les transports Baillon.

Filière bois

La filière bois, avec la société Rougier, est d’abord destinée à la fabrication d’emballage pour l’industrie laitière en plein essor. Le groupe est désormais un des leaders mondiaux de la production et du négoce de bois.

Filière agricole

Les familles niortaises Marot, Clert et Biscara laisseront leur empreinte dans les usines de trieurs à grains.

Filière alimentaire : les pâtes Panzani

Giovanni Ubaldo Panzani a imaginé sa première recette de pâtes fraiches, à base de farine. La semoule étant introuvable pendant la deuxième guerre, dans le grenier de ses beaux parents rue du Maréchal Leclerc à Niort. Des pâtes qui séchaient sur des dossiers de chaises, avant d’être livrées à bicyclettes pour les gourmands niortais. Ne trouvant pas de locaux suffisamment spacieux pour accueillir sa petite entreprise florissante, il s’installera en 1946, à Parthenay.

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